Le concours de nouvelles Jules Verne, organisé par le passionnant magazine Les créateurs de mondes a été remporté par Rémi Sénart, élève ayant suivi « L’Artisanat de l’écriture » 1ère, 2ème et 3ème année aux Artisans de la Fiction. Comment s’y est-il pris pour gagner un concours de nouvelles ?
Quels défis d’écriture présentait pour vous ce concours de nouvelles ?
Il fallait prendre un modèle, Jules Verne. Le défi était donc d’identifier ce qui faisait le modèle Jules Verne. Le dossier rédigé par Les Créateurs de Mondes apportait beaucoup d’éléments. Il restait à les assimiler et trouver le point de départ pour se lancer.
L’autre défi était de trouver un sujet technique, scientifique à explorer et qui pourrait intéresser des lecteurs et à le placer dans l’univers des années 1850.
Comment avez-vous procédé pour l’écriture de votre nouvelle lauréate : beaucoup de travail préparatoire ? De nombreuses réécritures?
J’ai beaucoup lu Jules Verne : Le Tour du Monde en 80 jours, Les Indes Noires, Les Tribulations d’un chinois en Chine, L’île mystérieuse, Cinq Semaines en ballon, en plus du dossier des Créateurs de Mondes.
J’ai pu synthétiser les thèmes principaux, les caractéristiques des protagonistes et les sujets scientifiques abordés ainsi que le vocabulaire associé. J’ai donc créé mon protagoniste (+ quelques autres personnages) et choisi un thème scientifique. Ensuite, j’ai réfléchi à mon point de départ que j’ai beaucoup changé, et les différentes péripéties qui pouvaient arriver.
Il fallait aussi un antagoniste, élément clé chez Jules Verne. Le créer m’a permis d’apporter de nouvelles idées à mon histoire, ce qui m’a demandé d’autres recherches.
Je n’avais pas encore trouvé la fin quand j’ai commencé à écrire, mais il me semblait avoir déjà suffisamment de matière pour commencer quelque chose.
J’ai effectivement beaucoup réécrit, par exemple en changeant l’ordre des péripéties que j’avais choisi au départ car il me semblait qu’à l’écriture mon choix final était plus pertinent.
À chaque réécriture je me concentrais sur un aspect particulier (ex : cohérence d’ensemble, 1er paragraphe uniquement, un dialogue, un personnage à densifier, …)
Est-ce que la formation que vous avez suivie aux Artisans vous a aidé ? Sur quels points ?
Indéniablement. En plus des points cités juste au-dessus liés à la réécriture fine, que l’on a travaillée aux Artisans, j’ai envie de parler de la structure. J’ai utilisé les tableaux préparatoires, certes plus adaptés à l’écriture d’histoires plus longues, mais qui permettent de se poser des questions essentielles comme :
- dans la scène 1, qu’est-ce qui pousse notre protagoniste dans l’aventure ?
- Au milieu, quelles sont ses difficultés qui lui donnent envie d’abandonner mais comment retrouve-t-il suffisamment de force pour continuer ?
Il y a encore cinq ans je ne lisais pas beaucoup. Ces formations m’ont donné l’envie de lire et m’ont également donné confiance dans l’idée qu’avant d’être une histoire de talent, c’était aussi et surtout une histoire de méthode pour arriver à raconter des histoires certes modestes mais qui peuvent plaire à certains/certaines.
Participez-vous régulièrement à des concours de nouvelles ? Pour quelles raisons ?
Je commence à participer régulièrement. J’aime ce travail de recherche sur un sujet méconnu au départ. J’aime avoir cette curiosité. J’ai plaisir aussi à découvrir des auteurs, des textes, que je n’aurais certainement pas mis dans ma pile à lire si je ne m’étais pas lancé dans un concours dont le thème pourrait s’en rapprocher.
Un conseil d’écriture pour ceux et celles qui participent à des concours de nouvelles ?
Le plus important pour moi, ne pas lâcher avant la date limite, parce qu’à plusieurs reprises sur le concours Jules Verne, je me suis dis que je n’arriverais pas à finir mon histoire. Et j’ai finalement réussi à sortir un texte qui me plaît.
Si vous désirez lire la nouvelle primée de Rémi Sénart, vous pouvez télécharger le N°12 du magazine gratuitement Les Créateurs de Mondes ici.