Vous avez sûrement l’habitude d’utiliser les termes suivants pour désigner tel ou tel personnage d’une histoire : le héros/héroïne, l’allié, le mentor, l’intérêt amoureux, l’antagoniste… Vous connaissez donc (parfois sans le savoir !) de nombreux archétypes de personnages qui composent la littérature de toutes les époques. À quoi les archétypes de personnages servent-ils et comment les utiliser dans vos histoires ?
A quoi sert un archétype de personnage ?
Un personnage archétype a avant tout une fonction : il sert à bien raconter une histoire, c’est-à-dire à faire passer au lecteur l’intrigue et le message poétique qu’on cherche à lui faire passer…
Pour qu’un lecteur comprenne ce qu’on veut lui raconter, il faut que l’auteur lui envoie des signes que le lecteur puisse reconnaître et qui l’aide à comprendre. Les narrations les plus efficaces, comme les contes, les légendes, les mythes, utilisent des archétypes de personnages très visibles, facilement reconnaissables et qui facilitent la compréhension de l’histoire sans donner d’explications superflues.
Un personnage sympathique et incarnant des valeurs positives sera immédiatement identifié comme le héros ou l’héroïne. A l’inverse, un personnage angoissant, ou trouble, sera identifié comme un antagoniste.
Les personnages archétypaux ont donc une fonction dramatique : celle d’aider le lecteur à comprendre l’histoire.
Mais les personnages archétypaux ont aussi une fonction émotionnelle puissante et qui résonne directement avec les connaissances instinctives que les lecteurs ont des histoires.
Par exemple, l’archétype du personnage du « mentor » est traditionnellement représenté comme un personnage âgé, qui a vécu de nombreuses aventures. Sa fonction dramatique est d’aider le héros ou l’héroïne en le conseillant, en lui donnant des objets ou étant à ses côtés lors de moments difficiles. Sa fonction émotionnelle est donc très puissante : dès que le mentor apparaît dans une scène, le lecteur se détend… il sait qu’en présence du mentor, le héros est à l’abri, protégé par quelqu’un de plus fort et de plus expérimenté que lui.
Typiquement, c’est ce qui arrive lorsque le personnage de Dumbledore (archétype très connu du personnage de mentor) arrive dans une scène de la saga « Harry Potter ». Quel que soit le danger qu’Harry Potter doit affronter, le lecteur sait que Dumbledore va l’aider de la plus efficace des manières.
Comment utiliser un personnage archétypal dans son histoire ?
Pour construire votre réseau de personnages, il est donc important de bien connaitre les différents archétypes et les fonctions dramatiques et émotionnelles qui leurs sont associées.
Vous pouvez vous plonger dans des livres bien connus, comme « Le Guide du scénariste » de Christopher Vogler, qui y consacre toute sa première partie. Mais plongez-vous également dans le manuel « Writing archetypal character arcs » de KM Weiland, car il est important de comprendre qu’un personnage archétype n’est ni un cliché de lui-même, ni un personnage figé.
Par exemple, si vous construisez un personnage de mentor, vous n’avez pas besoin que celui-ci soit nécessairement un homme âgé ! Le mentor peut être n’importe quoi, du moment qu’il dispose des fonctions dramatiques essentielles : la connaissance, la bienveillance, l’expérience et l’envie de les transmettre au héros.
Dans la version Disney de « Merlin l’Enchanteur », le mentor est un hibou râleur, prénommé Archimède, qui accompagne et guide autant Merlin que le jeune Arthur Pendragon. Et ce personnage évolue ! Archimède passe du détachement ironique à un véritable attachement pour Arthur, et l’histoire avançant, il se mettra peu à peu en danger pour lui, accomplissant ainsi une véritable révolution de son caractère.
Maitriser les archétypes de personnages vous permettra de mieux construire vos personnages, de mieux les faire évoluer et changer et de construire un réseau qui sera profondément cohérent et donc puissant.
Pour vous initier à la construction de personnages archétypaux, et vous y entraîner, les Artisans de la Fiction vous proposent les formations suivantes :
Stage Raconter avec les 7 intrigues fondamentales. L’Artisanat de l’écriture, année 2