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Pourquoi aimons nous les histoires post apocalyptiques ?


Les récits post-apocalyptiques fascinent et captivent l’imaginaire collectif depuis des siècles. Cette fascination n’est pas nouvelle : elle s’enracine dans les récits religieux anciens, les mythes, et trouve des échos dans les préoccupations contemporaines, que ce soit à travers la littérature, le cinéma ou les jeux vidéo. Pourquoi aimons-nous autant ces histoires de fin du monde, de destruction civilisationnelle et de renaissance ?

La perspective religieuse : l’apocalypse comme révélation et renouveau

Les récits apocalyptiques trouvent leurs racines dans les traditions religieuses. Le mot « apocalypse » vient du grec apokalupsis, qui signifie « révélation » ou « dévoilement ». Dans la Bible, l’Apocalypse de Saint Jean évoque la fin des temps, où le monde actuel est détruit pour être remplacé par un nouveau royaume divin.

De même, d’autres mythologies, comme celles de l’Épopée de Gilgamesh ou le Ragnarök nordique, racontent des scénarios de destruction cosmique suivie d’une renaissance.


Ces récits religieux partagent un élément fondamental : la transformation. Ils ne décrivent pas seulement une fin mais un passage vers un autre état, un renouveau. Cette symbolique parle à une humanité qui, face à ses peurs existentielles, cherche un sens dans l’idée que chaque fin n’est qu’un commencement déguisé. L’apocalypse, dans cette perspective, n’est pas simplement un cataclysme mais un acte de purification, une rupture nécessaire pour engendrer quelque chose de nouveau.

L’histoire de la vie sur Terre : un cycle de destruction et de renaissance

D’un point de vue scientifique, la vie sur Terre est marquée par des cycles d’extinctions massives suivies de phases de transformation radicale. Les extinctions du Crétacé, qui ont vu disparaître les dinosaures, ou encore l’extinction du Permien, la plus dévastatrice de toutes, sont des exemples de fins de mondes, non pas totales, mais partielles, où de nouvelles formes de vie ont émergé des cendres des anciennes.
Ces événements naturels d’extinctions ont inspiré de nombreuses œuvres de fiction post-apocalyptique. Ils montrent que l’histoire de la vie n’est pas une ligne droite mais un processus parsemé d’effondrements et de renaissances.

La fascination pour les récits post-apocalyptiques pourrait être liée à cette conscience que la destruction n’est pas une anomalie dans l’univers, mais une étape essentielle pour la transformation.

La survie comme métaphore de la résilience humaine

Les récits post-apocalyptiques mettent souvent l’accent sur la survie humaine dans des environnements hostiles. Cette lutte pour la survie résonne profondément avec notre instinct fondamental de préservation. Dans des récits comme La Route (2006) de Cormac McCarthy, l’enjeu principal est la survie de l’humanité, symbolisée par la relation entre un père et son fils. La route qu’ils empruntent devient une métaphore du chemin vers une possible rédemption dans un monde réduit à sa plus simple expression.

La survie dans les récits post-apocalyptiques ne concerne pas uniquement le physique, mais aussi l’identité, la culture et la mémoire.

Par exemple, dans Station Eleven (2014) de Emily St John Mandel , ce sont les livres/écrits de pièces de Shakespeare – et donc la mémoire culturelle –  qui permettent de rejouer et de recréer les enjeux de l’humanité et sauvent les personnages dans un monde qui a sombré dans la violence et la barbarie. Dans ce contexte, la sublimation devient une forme de résistance.

L’évolution de la littérature post-apocalyptique : du 19e siècle à aujourd’hui

L’essor de la littérature post-apocalyptique moderne remonte au début du 19e siècle. L’une des premières œuvres majeures dans ce genre est  Le dernier Homme / The Last Man (1826) de Mary Shelley. Ce roman dépeint une vision prophétique du monde où une peste anéantit l’humanité. Contrairement aux récits religieux qui voyaient souvent la fin du monde sous un prisme divin, Shelley propose une vision humaniste, axée sur la solitude, la désolation, et l’impuissance humaine face à des forces implacables.

Au 20e siècle, le genre a connu un renouveau après la Seconde Guerre mondiale, avec la menace nucléaire en toile de fond. Les romans comme Le dernier rivage (1957) de Nevil Shute et On the Beach abordent les conséquences dévastatrices d’une guerre nucléaire. Dans Mad Max (1979) de George Miller et Le dernier homme (2023) de Margaret Atwood, la dimension post-apocalyptique devient un avertissement sur la crise énergétique et les dérives potentielles de la génétique.

Dans les années 2000, le genre a évolué pour inclure des scénarios de pandémie (La Route de McCarthy, Station Eleven d’Emily St. John Mandel) ou de changements climatiques (par exemple, The Water Knife de Paolo Bacigalupi). Ces récits trouvent un écho dans les préoccupations contemporaines concernant la fragilité de nos systèmes sociaux et écologiques, tout en soulignant l’importance de la résilience.

Pourquoi les récits post-apocalyptiques résonnent-ils si fort aujourd’hui ?

Le succès des récits post-apocalyptiques contemporains peut être interprété comme le reflet des angoisses collectives de notre époque. Nous vivons dans un monde marqué par des crises globales – que ce soit le changement climatique, les pandémies ou les tensions géopolitiques – et ces histoires offrent une catharsis. Elles permettent d’explorer, de manière imaginaire, la pire des situations possibles, tout en offrant des récits de survie et de renouveau.

De plus, les récits post-apocalyptiques répondent à des besoins émotionnels profonds. Ils permettent aux lecteurs et aux spectateurs d’affronter leurs peurs – la peur de la mort, de la perte de contrôle, de l’inconnu – tout en offrant souvent des scénarios où la rédemption ou la survie est encore possible.

Ces récits nous rappellent également l’importance des relations humaines, de la solidarité, et de l’ingéniosité pour surmonter les crises.

Enfin, ces histoires nous posent des questions fondamentales : Que signifie être humain ? Qu’est-ce qui mérite d’être sauvé ? Ces réflexions sur l’essence de l’humanité, sur ce qui est essentiel à la vie, sont au cœur de nombreux récits post-apocalyptiques. Ils offrent un miroir dans lequel nous pouvons examiner nos priorités et nos valeurs dans un monde en perpétuelle transformation.

Conclusion : L’apocalypse comme miroir de l’humanité

En fin de compte, l’attrait pour les récits post-apocalyptiques transcende le simple divertissement. Ils nous confrontent à des réalités existentielles et nous poussent à réfléchir à la manière dont nous réagirions face à des catastrophes de grande ampleur. Ces récits, qu’ils soient inspirés de textes religieux ou de spéculations scientifiques, offrent un cadre dans lequel l’humanité peut se réinventer. Ce qui ressort de ces histoires, c’est souvent une célébration de la résilience humaine, de la capacité à s’adapter, à se transformer et à survivre, même dans les circonstances les plus extrêmes.

Ainsi, l’amour pour les histoires post-apocalyptiques trouve sa source dans notre besoin de comprendre et d’appréhender l’avenir incertain, tout en cherchant à maintenir l’espoir, même au milieu du chaos. Ces récits, au fond, nous montrent que la fin n’est jamais vraiment la fin, mais simplement un nouveau commencement.

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