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L’écriture spontanée – Olivier Adam


Olivier Adam, véritable « petit prince » de la littérature française, refuse les cadres narratifs classiques pour privilégier une écriture spontanée, proche de l’art contemporain. Mais que gagne-t-on à rejeter les codes établis ? Dans cet article, découvrez comment cet auteur réinvente une littérature intuitive en la mettant au service du commun, loin des conventions bourgeoises.

Olivier Adam, figure incontournable de la littérature française contemporaine, a su imposer une voix qui lui est propre avec une approche décomplexée de la narration. Rejetant les cadres traditionnels et les conventions littéraires établies, il revendique une spontanéité proche de l’art contemporain, se libérant des règles figées pour privilégier une forme de sincérité brute. À travers son œuvre, Adam tisse une littérature qui résonne avec les réalités sociales et humaines de l’époque.

La littérature comme espace de vérité sociale

Pour Olivier Adam, l’écriture est avant tout un espace de rectification, une manière de parler de ce qui compte vraiment. « Aujourd’hui, il n’y a qu’en lisant des romans qu’on apprend vraiment comment ça se passe dans les familles, au travail, dans la société », déclare-t-il dans une interview accordée aux  Artisans de la Fiction. Cette volonté de rectifier les manières convenues de parler des réalités sociales place Adam dans la lignée d’auteurs qui ont fait de la littérature un miroir de la société, refusant les faux-semblants et les discours édulcorés.

Dans cette optique, son œuvre s’inscrit dans une tradition d’écriture qui privilégie les marges, les silences, et les non-dits.

L’auteur s’inspire de la simplicité et de l’économie narrative de Raymond Carver, un modèle pour Adam, qui décrit son travail comme une quête pour dire « les mots de tout le monde, comme personne ».

Cette approche met en lumière la profondeur des réalités ordinaires, explorant les vies souvent ignorées ou dévalorisées par la littérature traditionnelle. Raymond Carver, que cite souvent Olivier Adam, a cultivé un style dépouillé et minimaliste, mettant en scène des personnages que la littérature bourgeoise aurait négligés. Cet écrivain partage une éthique littéraire où le personnage prime sur l’intrigue, et où les récits se nourrissent des silences et des contradictions de l’existence. Olivier Adam, influencé par cette approche, préfère centrer ses récits sur les personnages plutôt que sur l’histoire, tout comme Carver l’a fait avant lui.

Rejet des codes et spontanéité

Olivier Adam rejette délibérément les codes établis de la narration classique. « Quand je commence un livre, souvent je n’ai pas l’histoire, mais j’ai l’objet, le lieu, les personnages », explique-t-il. Cette spontanéité radicale, éloignée des structures narratives rigides, confère à ses romans une dimension d’improvisation maîtrisée.

Comme un ébéniste travaillant le bois, Adam façonne ses récits en se laissant guider par l’intuition et la matière elle-même, plutôt que par un plan préétabli. Cette démarche s’oppose frontalement à l’approche plus rationnelle et planifiée de nombreux auteurs contemporains.

Ce refus de cadrer son travail avec des fiches personnages ou des plans structurés s’apparente à la démarche de nombreux artistes contemporains. En effet, dans l’art contemporain, l’œuvre est souvent le résultat d’un processus créatif ouvert, qui laisse une grande place à l’imprévu et à l’inconnu. Olivier Adam, en travaillant sans filet, crée des romans qui sont le reflet direct de cette liberté. Le roman, comme il le décrit, devient un « objet plastique », un terrain de jeu où il est possible de faire coexister divers éléments – musique, photographie, peinture, cinéma – pour aboutir à une forme d’art total.

Cette revendication de l’écriture comme un espace de liberté et d’expérimentation rapproche Adam d’une conception plus large de l’art, où les frontières entre les disciplines s’estompent. C’est notamment dans cette perspective que l’on peut comprendre son travail sur les dialogues et la scansion, qu’il voit comme un travail de rythmique, d’harmonie sonore, proche de l’écriture poétique ou musicale.

Une littérature au service de l’empathie

Olivier Adam souligne à plusieurs reprises le rôle de la littérature dans le développement de l’empathie. Pour lui, lire des romans permet d’accéder à l’intériorité des autres et de multiplier les points de vue, une démarche essentielle pour comprendre la complexité du monde. Citant Flaubert, il rappelle que « la littérature permet de vivre mille vies en plus de la sienne ». Cette capacité de la littérature à ouvrir des perspectives nouvelles, à pénétrer l’intimité des personnages, confère à l’écriture une fonction sociale fondamentale.

En cela, l’écriture d’Olivier Adam s’éloigne des récits héroïques ou sensationnels pour se rapprocher d’une littérature du quotidien. Ses personnages ne sont pas des figures extraordinaires, mais des gens ordinaires, souvent empêtrés dans leurs contradictions.

« Mon héritage, c’est de travailler sur la matière du commun », dit-il, revendiquant ainsi une écriture qui met en lumière ce que nous partageons tous, au-delà de nos différences apparentes. Pour Olivier Adam, la littérature permet de se connecter aux autres, d’entrer dans leurs vies et de comprendre leurs luttes, leurs joies, leurs peines.

Entre tradition et modernité

Enfin, il est essentiel de souligner qu’Olivier Adam, tout en rejetant certains codes littéraires, s’inscrit également dans une tradition d’écriture qui valorise la simplicité, l’honnêteté et l’empathie. Ses romans, bien qu’ancrés dans une démarche contemporaine, puisent dans un héritage littéraire qui inclut des auteurs comme Flaubert, Carver, et Aragon, dont la poésie l’a également profondément influencé.

Cette dualité – entre modernité et tradition, spontanéité et profondeur – fait d’Olivier Adam une figure typique de la littérature française contemporaine. Ses romans, tout en se jouant des conventions, restent profondément ancrés dans une quête de vérité humaine, sociale et émotionnelle. Ils offrent ainsi, plus que de bonnes histoires, un espace de réflexion et de dialogue pour comprendre notre époque et les luttes qui la traversent.

Olivier Adam, dans son refus des normes et son approche délibérément libre, pourrait bien incarner cette figure du « petit prince » de la littérature française, une littérature qui, tout en revendiquant sa spontanéité, n’oublie jamais son rôle social et empathique.

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