De Lyon à l’Italie, de l’intime au fictif : Myriam Linguanotto, ancienne élève des Artisans de la Fiction, dévoile les coulisses de Me souvenir de, son premier recueil de nouvelles, qui vient d’être publié.
Myriam, votre 1er recueil de nouvelles vient d’être publié, comment avez-vous travaillé sur ce livre ?
J’ai commencé par écrire des nouvelles à partir de mes notes de voyage en Italie (des descriptions de scènes, des évocations de personnes ou des souvenirs de paysages dans des lieux variés de la péninsule). J’ai travaillé avec ces premières images pour créer des personnages et des intrigues. Les personnages sont confrontés à un moment particulier de leur vie, un retour dans la ville natale, une rencontre fortuite sur les rives du Pô, un drame personnel à affronter… et ils évoluent dans une topographie précise.
Une fois les huit nouvelles terminées, j’ai écrit un récit autobiographique pour les relier, dans lequel je m’interroge sur mes origines italiennes et ce qui m’a amenée à l’écriture. Ce fil rouge a imposé l’ordre des nouvelles pour construire le recueil.
Pensez-vous qu’il soit important de préparer l’écriture en amont (construction de personnages, de la structure narrative, de l’univers de l’histoire) ?
J’ai une idée très précise du paysage et des personnages. Si besoin, je fais une recherche documentaire pour mieux connaître le contexte dans lequel l’histoire se déroule. Ensuite c’est l’écriture qui me guide. Préparer en amont permet de construire une structure solide et d’écrire une première version avec davantage de détails, des personnages mieux caractérisés.
Avez-vous beaucoup réécrit ?
La réécriture fait complètement partie de mon processus d’écriture. Ma première version n’est souvent que la formulation de l’idée, ensuite je réécris pour parvenir à la phrase juste, au plus près de ce que je veux exprimer. Je pars d’une image ou d’une sensation et tout le travail consiste à la matérialiser avec des mots, des sonorités, un rythme. Je passe un nombre d’heures considérable à chercher comment y parvenir.
J’élague aussi beaucoup, modifie la structure. Et je relis à voix haute pour repérer les répétitions et entendre le texte.
Depuis combien de temps écrivez-vous ?
Depuis une quinzaine d’années. J’ai commencé par suivre des ateliers d’écriture. Rapidement, l’écriture est devenue une pratique régulière et complètement intégrée à ma vie. J’y consacre beaucoup de temps. J’ai toujours un projet en cours.
Est-ce que la formation que vous avez suivie aux Artisans vous a aidé ? Sur quels points ?
Oui j’ai beaucoup appris. Les Artisans de la fiction proposent des outils et des techniques variés. J’ai trouvé très intéressant de pouvoir identifier mes territoires d’écriture, par exemple. Avoir une cartographie de ce que l’on veut explorer par l’écriture est passionnant. L’atelier Ecrire un roman m’a permis de comprendre comment construire des bases solides d’une structure narrative pour ensuite développer un texte.
Comment vous y êtes-vous pris pour trouver un éditeur ?
Je connaissais les Éditions Rue Saint Ambroise, spécialisées dans la forme courte. Elles éditent une revue et une collection dédiée aux auteurs de nouvelles tels Virginia Woolf ou Anton Tchekhov. En 2022, elles ont lancé une nouvelle collection intitulée Suites : un recueil dont les nouvelles sont reliées entre elles par un récit fil rouge qui amène à un dénouement, une résolution. J’ai eu envie d’expérimenter cette nouvelle forme.
Votre éditeur vous a-t-il fait retravailler le livre ?
Le regard des deux éditeurs a été constructif, aussi bien pour les nouvelles que pour le récit fil rouge et la cohérence de l’ensemble. J’ai eu des remarques très précises sur ce qui fonctionnait, ce que je pouvais simplifier, clarifier, améliorer.
Travaillez-vous sur un autre projet ?
J’ai commencé un roman, un projet à mener sur plusieurs années.
Un conseil d’écriture pour ceux et celles qui qui se lancent dans l’écriture de leur premier recueil de nouvelles ?
Ne pas hésiter à faire lire son manuscrit à différentes étapes de son travail. Avoir un regard extérieur critique est essentiel car à force de réécriture, on n’a parfois plus aucun recul. Savoir ce qui fonctionne, ce doit être amélioré est précieux.
Si, comme Myriam Linguanotto vous désirez vous former,nous vous recommandons les formations suivantes :