En France il existe de nombreux types d’ateliers d’écriture . Tarif, contenu, difficulté ? Tous ont des spécificités. Alors comment s’y retrouver ? Et puis surtout que va-on y chercher et qu’y apprend-on ?
L’origine des ateliers d’écriture
Apparus en France à la fin des années 1970, les ateliers d’écriture ont été portés par des structures historiques. L’idée derrière ces ateliers était de réparer les blessures de l’apprentissage de l’écriture dans le cadre scolaire. Il s’agissait avant tout d’encourager et de déstigmatiser l’acte d’écriture. Le dispositif réunissait 10 à 15 personnes autour d’une table. Une animatrice ou un animateur proposait des consignes d’écriture, appelées « propositions d’écriture ». Ces propositions reposaient sur la présentation d’un extrait sélectionné par les animateurs, qui servira de base d’écriture. Par exemple, un extrait de Georges Perec, et l’invitation aux participants de lister, à la manière de Perec, les chambres qu’ils ont occupées.
La seconde partie du dispositif consistait en un accueil respectueux et positif des textes écrits par les participants, qu’ils répondent où non à la proposition. Le principe directeur est que « tout le monde écrit » et « tout le monde lit ce qu’il a écrit ». Cela afin d’éviter le voyeurisme, et de donner à chacun la possibilité de s’exprimer. Jusqu’à 50 % du temps d’un atelier est consacré à la lecture orale des textes écrits au cours de la séance.
« Participants », « propositions d’écriture », « invitation à écrire », « retour » : le vocabulaire choisi rompait volontairement avec l’idée d’un apprentissage scolaire. Le but étant de créer un climat rassurant et bienveillant, où le participant pouvait écrire librement, sans se sentir menacé, jugé.
L’idée était qu’un apprentissage libre de l’écriture libérerait la créativité, en opposition à un apprentissage scolaire castrateur et stérile. Cet élan vers la liberté d’écrire est lié à l’importance du mythe romantique en France depuis la fin du 19ème siècle.
De nombreux types d’ateliers d’écriture
Quelques unes des structures à l’origine de ces ateliers ont proposé des formations d’animatrices et d’animateurs d’ateliers d’écriture à partir du milieu des années 1980. Ainsi les ateliers d’écriture ont très progressivement essaimé, jusqu’à l’apparition d’ateliers d’écriture proposés par des maisons d’éditions prestigieuses à partir de 2010. Par la suite différents types d’ateliers d’écriture se sont développés à partir de cette même volonté de démocratiser l’écriture. Quels que soient son nom, sa localisation, et son tarif, dans la plupart des cas un atelier d’écriture vous offrira avant tout le « droit d’écrire ». Le droit d’écrire sans avoir à subir un jugement de la part des animateurs et des autres participants.
Cette liberté vous permettra en effet de souffler, de vous faire plaisir, et surtout d’oser écrire sans crainte. Un peu comme faire spontanément de la musique lors de la fête de la musique, ou danser chez vous quand vous entendez un morceau qui vous parle.
Le jeu littéraire
Nés au moment de l’essor des pédagogies nouvelles, basées sur la valorisation de l’individu, ces ateliers vous proposent de vous exprimer en vous amusant. Les jeux littéraires, associés à l’OuLiPo sont fréquemment utilisés. Cette approche s’inscrit dans l’idée d’un dépassement des techniques classiques du roman, qui ont cessées d’être enseignées en France à partir de 1870. Ces jeux littéraires ont conduit à un développement des ateliers d’écriture, générateurs de plaisir et de bien être, dans le cadre médico-social, et du développement personnel.
Toutefois on ne soulignera jamais assez l’importance en France de ces espaces de liberté créatrice, qui ont permis que soit prise au sérieux la nécessité d’un apprentissage de l’écriture.
Les ateliers de formation à la technique
Durant les années 1990 Internet s’ouvre progressivement au grand public. En France, l’anglais est de mieux en mieux lu et parlé par les générations montantes. L’enseignement de l’écriture dans les pays anglo-saxons cesse d’être un mystère. Les lecteurs anglophones découvrent une bibliographie comptant plusieurs centaines d’ouvrages consacrés aux techniques du roman. Yves Lavandier, français ayant étudié le scénario aux Etats Unis, autopublie La Dramaturgie en 1994. Son livre créera une onde de choc silencieuse chez de nombreux auteurs de théâtre, scénaristes, et apprentis écrivains. C’est la re-découverte que la narration répond à des règles, et que cela s’apprend !
Par ailleurs les éditions Dixit publient de nombreuses traductions de livres techniques consacrés à la narration (construction de personnage, arc transformationnel, voyage du héro). Ces ouvrages ne sont à priori pas destinés aux apprentis écrivains. L’idée que l’écriture est « au delà » des règles classiques de la narration, est encore solidement ancrée en France.
Mais des transfuges issus du cinéma, comme Laure Pécher, ou Anaël Verdier réalisent que les techniques de scénarisation seraient utiles aux apprentis romanciers. Un nouveau type d’atelier d’écriture fait son apparition en France. Et les outils (dramaturgie, techniques du romancier pour connecter le lecteur au personnage), longtemps oubliés, font leur retour en force ! Les livres « L’anatomie du scénario », « Le guide du scénariste », ou « La dramaturgie » deviennent des lectures incontournables des apprentis écrivains.
La naissance des masters d’écriture créative
A partir de 2010 on constate qu’il y a un problème avec les études de lettres en France. L’essor des ateliers d’écriture d’expression débouche alors sur la création de Masters d’écriture créative. Ces masters réhabilitent, 150 ans plus tard, la pratique de l’écriture dans plusieurs universités.
La différence entre les ateliers classiques et nos formations
Fondés en 2014, Les Artisans de la Fiction, s’appuient sur plus de 10 ans d’expérience au sein des ateliers d’écriture les plus reconnus en France. En effet, Lionel Tran a formé des animateurs et animatrices d’ateliers d’écriture pour Aleph. Les Artisans de la Fiction proposent un virage dans l’enseignement de l’écriture en France. Notre pédagogie se penche sur l’apprentissage de l’écriture tel qu’il est proposé à l’étranger. Nous avons découvert que les techniques littéraire ne sont pas enseignées dans les masters de creative writing. L’apprentissage commence à partir de l’école primaire, puis au collège et au lycée en cours de langue. Soit 12 ans de formation initiale, qui touchent tous les élèves.
Les Artisans de la Fiction ont abandonné l’idée d’une pédagogie basée sur l’expression libre et le plaisir créatif spontané. Nous proposons de rétablir un apprentissage des règles et des outils de la narration dans le champ littéraire. Cet apprentissage, comme celui de la musique classique ou des arts graphiques, est un apprentissage classique exigeant et long, reposant sur l’étude des modèles. Tout l’inverse d’une recette miracle pour écrire son best seller en 10 jours, donc !
Voila qui devrait vous permettre de faire votre choix parmi les différents types d’ateliers d’écriture existants. Et si vous vous interessez à la façon dont nous enseignons la narration nous proposons plusieurs formules. Tout d’abord nos journées d’initiation au creative writing, idéales pour vérifier si notre approche correspond à vos attends. Mais aussi des stages techniques sur 5 jours qui vous permettront d’aller beaucoup plus loin. Et, enfin, des ateliers qui se déroulent à l’année, pour une progression régulière sur trois ans.