« L’Anatomie du scénario » de John Truby est devenue une référence lorsque l’on veut écrire un roman. Cependant cette « bible » n’est pas toujours facile à mettre en application.
Vous avez lu « L’Anatomie du scénario » de John Truby, vous avez essayé d’appliquer ses conseils… mais vous n’avez jamais réussi à terminer votre manuscrit ? Ou alors vous n’êtes pas sûr d’avoir bien compris Truby. Ou encore, même en ayant bien tout lu, vous n’arrivez pas à vous « y » mettre.
Le stage « Préparer et construire un roman » vous donnera des pistes de travail, des exercices et des idées de méthode pour non seulement bien comprendre la réflexion de Truby sur les histoires, mais aussi commencer à la mettre en pratique.
L’importance de l’étude
Lire « L’Anatomie du scénario » en entier, même religieusement, n’implique pas forcément de comprendre… surtout pas un ouvrage aussi dense ! John Truby analyse ce qu’est une bonne histoire ainsi que les éléments qui la composent. Sans jamais séparer le fond de la forme, il réfléchit d’abord à ce qui fait une bonne histoire. Quelles aventures réelles ou symboliques touchent profondément un lecteur ? Et pourquoi ? Dans quoi un auteur peut-il puiser pour trouver de telles idées ? Et comment formuler cette histoire de la manière la plus puissante ?
Puis Truby analyse en profondeur les éléments essentiels qui permettent de construire une histoire puissante : un réseau de personnages, un univers narratif, des symboles forts, des intrigues et des scènes puissantes… Il y a donc ÉNORMÉMENT d’informations à comprendre et à digérer !
À la première lecture, on peut se sentir très enthousiaste, car l’énergie et la pédagogie de Truby donneraient presque au lecteur l’impression qu’il est facile d’écrire une bonne histoire, voire un chef d’oeuvre semblable aux exemples qu’il cite (« Casablanca », « Kramer versus Kramer »…). Ou à l’inverse, on peut se sentir très accablé par la montagne d’informations et ne pas savoir par où commencer.
… Dans tous les cas, c’est en s’y mettant qu’on réalise que les choses se corsent. On a compris qu’il fallait créer un réseau de personnages, un univers narratif, etc. Oui, mais comment ? Truby a beau être précis, il y a tout de même mille et une façons de faire.
Analyser vos romans favoris
La meilleure chose que vous puissiez faire, c’est d’abord de reprendre vos romans préférés (et pourquoi pas vos films et séries aussi), et les relire à la lueur de John Truby : lire « Le Comte de Monte Cristo » et analyser son réseau de personnages en profondeur. Regarder « Les Hauts de Hurle-Vent » et se demander comment Emily Brontë a créé son univers narratif. Prendre « Kafka sur le rivage » et repérer l’évolution de l’intrigue élaborée par Haruki Murakami… Car c’est en regardant et décortiquant la façon dont vos maitres travaillent que vous pourrez apprendre d’eux. Aucun auteur n’utilise la même technique de la même manière !
Durant notre stage « Préparer et construire un roman », nous prendrons deux exemples que nous étudierons toute la semaine à travers le prisme des différentes techniques. Il s’agira d’un roman court ET d’un film. Car apprendre à lire comme un écrivain, c’est-à-dire repérer non seulement les techniques utilisées par un auteur mais aussi la manière (ou les manières) dont cet auteur utilise cette technique, c’est nécessaire pour toute personne qui veut faire un pas dans le monde merveilleux de la création d’histoire. C’est en analysant le travail de nos pairs et de nos maîtres, les milles et une façons qu’ils ont eues d’utiliser les grandes règles dramaturgiques évoquées par Truby, que nous forgeons nos propres armes.
L’importance de la mise en pratique (seul)
Lire et analyser, ça ne veut pas dire « savoir faire » ! Et c’est bien souvent avec ce sentiment de frustration qu’on peut tourner la dernière page d’un manuel de creative writing. On ne compte pas le nombre de critiques amateurs qui semblent parfaitement savoir ce qu’est une bonne histoire sans ne s’être jamais posé la question de comment en écrire une !… Ou d’élèves qui connaissent tous les termes techniques du creative writing, mais se trouvent démunis (ou déçus d’eux-mêmes) au moment d’écrire.
Si vous ressentez cette sensation, le stage « Préparer et construire un roman » est fait pour vous. Vous construirez un projet de roman prétexte qui vous permettra de tester les nombreuses méthodes que nous analysons ensemble. Vous créerez un réseau de personnages, un univers narratif, une structure, et réfléchirez aux différentes scènes et trajectoires de vos personnages.
Nous demandons toujours aux élèves de ne pas prendre un projet en cours, mais de bien « recommencer de zéro » (dans le cadre du stage). Cela leur permet de porter toute leur attention sur l’apprentissage plutôt que sur la réparation de leur projet existant… et donc d’apprendre avec l’esprit plus libre !
L’importance de la mise en pratique (en groupe)
On a souvent tendance à l’oublier, mais à plusieurs on est plus forts… même dans l’activité (qui semble) solitaire de l’écriture de fiction !
Nous encourageons nos élèves de nos stages et de nos formations l’année à co-travailler sur leurs projets respectifs. Car souvent, travailler seul sur son propre projet n’est pas une bonne idée : on y est trop attaché affectivement, on a du mal à prendre du recul, à sortir de son idée initiale, à envisager d’autres possibilités… Attitudes qui sont bien plus simples à avoir lorsqu’il s’agit de retravailler et de « réparer » le texte d’un autre, d’un camarade. Il est donc plus aisé de faire ses armes, de tester les outils de la narration et de la dramaturgie en co-travaillant, en affinant votre histoire grâce à l’aide d’un autre et à affiner les ébauches de vos collègues…
Parlez aux scénaristes : ils ont une vraie culture du travail de groupe ! Cela leur permet de pousser très loin leurs histoires et leurs personnages, grâce à l’entraide, mais aussi grâce à la répartition des tâches et des savoir-faire.
L’importance de « laisser infuser » les connaissances lues et apprises.
Comme dans tous les domaines, on ne peut pas tout faire à la volonté. La volonté est importante pour se motiver à lire, à apprendre, à tester, à travailler… mais un apprentissage demande aussi et avant tout du temps, de la décantation, de l’imprégnation.
Aussi, si vous n’avez pas tout compris de « L’Anatomie du scénario » en l’ayant lu une fois… et bien c’est normal ! Relisez certains passages régulièrement, en fonction de vos besoins. Laissez le manuel de côté pendant plusieurs mois et revenez-y plus tard. Vous verrez, vos idées auront changé, vous ferez le lien entre de nouveaux concepts plus facilement, vous comprendrez différemment les exemples.
La lecture des manuels de creative writing est importante pour comprendre les règles de la dramaturgie, mais il est nécessaire de laisser infuser ces lectures. Les décanter. Les passer à la loupe de vos lectures et de vos essais d’écriture (les réussites comme les échecs !). C’est comme cela, avec le temps et l’expérience, que vos lectures techniques prendront du sens.
Le stage « Préparer et construire un roman » vous permettra de mieux comprendre les enseignements de Truby grâce à des analyses d’oeuvres approfondies auxquelles vous participerez (vous irez activement analyser la mise en oeuvre), mais aussi grâce à la mise en pratique. En apprenant à « faire » et en regardant comment font les autres (les autres participants du stage, les autres auteurs), vous entraînerez votre oeil à repérer l’importance des règles de dramaturgie, leur puissance et leur grande souplesse.