Écrire, c’est bien plus qu’un simple talent – c’est un combat contre soi-même, une accumulation d’erreurs et de réécritures. Glen James Brown le clame haut et fort : les grandes histoires naissent des pires échecs. Alors, prêt à laisser tomber le mythe du génie littéraire instantané pour endosser le bleu de travail de l’écrivain-artisan ?
L’écriture est un artisanat exigeant, souvent jalonné d’erreurs et de réécritures. Glen James Brown, auteur du roman événement Ironopolis et figure montante de la littérature britannique, nous livre une vision sincère et pragmatique de son processus créatif. Lors d’une interview exclusive avec Les Artisans de la Fiction, il revient sur son parcours, ses influences et sa manière de façonner des mondes fictionnels.
« J’ai appris à écrire en écrivant beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires ratées. »
Pour Brown, l’apprentissage de l’écriture passe inévitablement par l’expérimentation et l’échec. Il insiste sur la nécessité d’accepter ses ratés comme une étape indispensable dans la construction d’une voix littéraire.
« On ne peut pas écrire quelque chose de bien du premier coup. Même après vingt essais, ce n’est pas encore parfait. »
L’auteur décrit un processus lent, fait de tentatives maladroites et de réécritures constantes.
L’importance de la lecture : apprendre des bons et des mauvais livres
« Si vous ne lisez pas, je ne sais pas s’il est possible d’écrire. »
Pour Brown, la lecture est la base de tout. Lire permet d’apprendre, non seulement des chefs-d’œuvre, mais aussi des livres moyens, voire mauvais. Chaque livre devient une leçon, une invitation à réfléchir sur ce qui fonctionne ou non.
« On apprend à écrire en lisant et en écrivant des histoires très ratées que l’on ne montre à personne. »
Construire un univers narratif : entre planification et improvisation
« Je n’ai jamais une idée complète de ce que je vais faire. Avoir une idée générale et commencer à écrire, c’est là que réside l’excitation. »
Brown souligne que l’écriture repose sur une forme d’improvisation contrôlée. Bien qu’il soit important de définir des lignes directrices, l’écrivain doit laisser place à l’inattendu, aux découvertes qui surgissent en plein processus d’écriture.
Des personnages fragments de soi
Les personnages, selon Brown, sont souvent des réflexions de l’auteur.
« Les personnages ne sont que des aspects de vous-même, assemblés de différentes manières. »
Chaque création devient ainsi une mosaïque d’émotions, de souvenirs et de fragments personnels, permettant de donner vie à des figures authentiques.
Hybridation des genres : une nécessité
« La vie n’est pas seulement de la science-fiction ou de la romance. Tout est hybridé, et c’est ce qui rend l’écriture intéressante. »
Brown milite pour l’abolition des frontières entre les genres. L’hybridation enrichit les histoires, reflète mieux la complexité de la réalité et ouvre de nouvelles perspectives narratives.
La réécriture comme clé de voûte
« Mon conseil serait de tout balancer sur la page très rapidement, puis de relire, réduire et réécrire encore et encore. »
Contrairement à Zadie Smith, qui affirme qu’elle n’écrit chaque phrase qu’une seule fois, Brown décrit son processus comme un chantier perpétuel, où chaque brouillon est retravaillé des dizaines de fois.
Un conseil aux jeunes auteurs : écrire pour soi
« Écrire, c’est fermer la porte du monde et vivre dans l’univers de son histoire. »
Pour Brown, il est essentiel d’écrire sans penser à la publication ou à l’édition. Ce n’est qu’une fois l’histoire terminée que l’auteur peut envisager la diffusion, sans laisser ces préoccupations parasiter la créativité.
Conclusion : la fiction, un artisanat patient et passionné
L’approche de Glen James Brown rappelle que l’écriture est un voyage jalonné d’erreurs et de découvertes. Chaque page est un exercice de patience, chaque histoire une pièce d’artisanat méticuleuse. À travers cette interview, Brown transmet une leçon précieuse : l’écriture est un acte intime, où l’on façonne autant des histoires que soi-même.
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