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Ne Plus Subir Le Syndrome de la Page Blanche

On imagine souvent que le seul problème de l’écrivain est le « syndrome de la page blanche », caractérisé par un manque d’inspiration. Mais ce cliché masque la véritable complexité du travail d’artisan que réalise le romancier. Quels sont les problèmes concrets que doit affronter l’auteur, tels que la construction de l’intrigue, la description ou la cohérence d’ensemble ? Douze auteurs, romancières et professeurs de narration révèlent les difficultés liées à l’écriture d’un roman qu’ils surmontent.

Le syndrome de la page blanche est un cauchemar bien connu de nombreux écrivains, souvent perçu comme un simple manque d’inspiration. Toutefois, les causes sous-jacentes de ce blocage sont bien plus complexes. Il peut résulter d’une incapacité à structurer efficacement une intrigue, d’une difficulté à approfondir les personnages ou à décrire des scènes de manière vivante et évocatrice. De plus, la peur paralysante de ne pas être à la hauteur des grands écrivains ou de produire un travail médiocre peut également contribuer à ce blocage. Ces obstacles ne se résument pas à une simple panne d’idées, mais révèlent des lacunes dans les outils et techniques nécessaires à l’artisanat littéraire.

Les Défis de l’Intrigue : Une Construction Laborieuse

De la même manière qu’un charpentier pose les fondations de son ouvrage, le romancier doit ébaucher et réaliser la charpente de son histoire. La romancière islandaise Yrsa Sigurðardóttir parle de la difficulté à construire une fin satisfaisante pour un roman. Elle explique :

« Le plus difficile, c’est d’écrire la fin de mes romans. Mes histoires sont complexes et, au début, j’avais peur que la résolution finale soit trop compliquée à expliquer au lecteur et que ça devienne ennuyeux à lire. Plus vous avancez dans l’écriture d’un livre, moins vous avez de flexibilité. Au début du roman, tout est possible, vous êtes libre. Mais au fur et à mesure des décisions que vous prenez, vous perdez en liberté. »

Shari Lapena, autrice de thrillers psychologiques canadienne, lutte également avec l’intrigue, cherchant à créer une tension maximale :

« Je suis connue pour mes intrigues, parce qu’elles sont très bonnes. Mais l’intrigue est pour moi ce qu’il y a de plus difficile. C’est pour ça que je commence par l’intrigue dans ma réécriture. Dans un thriller, l’intrigue doit être tellement compliquée, elle doit être serrée, elle doit générer tellement de suspens que vous devez la travailler pour qu’elle crée un maximum de suspens dans chaque scène. »

Les Défis Techniques : Description et Dynamisme

Les difficultés techniques ne sont pas en reste. Árni Þórarinsson, romancier islandais, avoue devoir faire particulièrement attention aux descriptions pour qu’elles créent l’effet escompté sur le lecteur :

« Je crois que c’est la description. J’ai des facilités dans l’écriture de dialogues. La création de personnages n’est pas non plus une entreprise trop difficile pour moi. Mais peindre un tableau d’une scène et faire passer au lecteur l’émotion que génère le paysage… je ne dis pas que c’est horriblement difficile, mais c’est ce qui m’est le moins naturel. »

L’auteur du best-seller « La femme à la fenêtre », A.J. Finn, a particulièrement bataillé avec le début de son roman, afin de le rendre le plus accrocheur possible :

« J’ai beaucoup remanié la structure de ‘La femme à la fenêtre’. Pour moi, et pour personne d’autre. Les premiers chapitres ont changé, je les ai réarrangés plusieurs fois. C’est vraiment important que le premier chapitre soit accrocheur, qu’il soit une base solide. »

La Peur de Mal Faire : Une Barrière Invisible

La peur de mal faire est une barrière commune qui exacerbe le syndrome de la page blanche. Jane Harper, romancière australienne et journaliste de profession, a dû apprendre à gérer les informations transmises au lecteur :

« La phase de mise en place de la structure, lorsque l’on essaye de comprendre si l’histoire fonctionne, si elle est intéressante. Il faut se mettre dans la tête du lecteur, essayer de comprendre ce qu’il devra savoir, ce qu’il voudra savoir, ce qu’il ressentira à tel ou tel moment… C’est une étape difficile mais essentielle. »

Même les actions simples peuvent devenir un défi, comme le souligne A.J. Finn :

« Contrairement à ce à quoi je m’attendais, les dialogues ne m’ont pas posé de difficultés. Le plus difficile pour moi, c’est l’action. Écrire l’action est très difficile. Faire simplement se déplacer un personnage du canapé à la fenêtre, sans que cela soit ennuyeux, ça peut vraiment être un casse-tête. »

 

Connaître et Maîtriser les Règles pour les Briser

Il est fondamental pour un écrivain de connaître les règles avant de pouvoir les briser. Todd Robinson, auteur de roman noir et barman de profession, incarne cette philosophie :

« Je n’ai pas nécessairement ‘appris les règles’. C’est plutôt que ce genre m’a parlé dès que je l’ai découvert. J’ai tout de suite compris que le type d’histoires et de personnages qu’on y trouvait étaient les mêmes que dans ma vie. Je travaillais dans des bars mal famés, où les clients étaient tous des criminels. Il y avait entre nous une tradition de se raconter des histoires. Alors, quand j’ai commencé à lire des auteurs qui racontaient ce type d’histoires, je me suis dit que je pouvais le faire aussi. Je ne suis pas sûr qu’il y ait des règles à proprement parler. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre les règles que les lecteurs s’imaginent pour les briser. »

Conclusion

Les difficultés rencontrées lors de l’écriture d’un roman ne montrent pas les limites de l’écrivain, mais plutôt le soin qu’il met dans la construction de son histoire, l’attention qu’il prête à son lecteur et la responsabilité qu’il porte vis-à-vis du médium qu’il sert : la narration littéraire. Pour aller plus loin, nous proposons plusieurs formations adaptées aux besoins spécifiques des écrivains en herbe et des narrateurs expérimentés. Rejoignez-nous pour maîtriser l’artisanat de l’écriture et surmonter le syndrome de la page blanche.

Pour aller plus loin

Vous souhaitez vous former afin de parvenir à identifier les points clés de la construction d’un roman ? Nous vous proposons deux stage de 5 jours (30 heures au total) :

Si vous désirez vous former au travail du romancier, nous proposons le cycle L’Artisanat de l’écriture, qui vous permettra d’apprendre pas à pas comment construire une histoire, ainsi que les principales techniques pour connecter le lecteur au personnage.

Si vous désirez vous former aux règles de construction d’un polar, roman noir ou thriller, les Artisans de la Fiction vous proposent le stage Construire un polar.

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