L’écriture, cet art millénaire, est souvent auréolée de mythes et de légendes. Parmi ceux-ci, un qui revient sans cesse : « Écrire doit être un plaisir ». Mais à force de répéter ce mantra, ne prend-on pas le risque d’édulcorer la réalité du travail d’écriture, et de décourager ceux pour qui le plaisir est loin d’être immédiat ?
L’écriture, un plaisir absolu ?
Carole Martinez, romancière adorée en France, évoque souvent le plaisir d’écrire comme une impulsion essentielle. Lors d’une récente interview avec les Artisans de la Fiction, elle confie : « Il faut oser s’abandonner. Quand on écrit, il faut y aller, pas juger. Écrire doit être un plaisir. » Pour elle, l’écriture est une expérience sensorielle et émotionnelle. Elle s’abandonne, se laisse surprendre, et trouve dans l’acte d’écriture une forme de libération.
Même Hemingway, le légendaire auteur de « Le Vieil Homme et la Mer », soulignait l’importance du plaisir. Il déclarait : « Écrire, c’est facile. Il suffit de se poser devant la machine à écrire et de saigner. » Une phrase qui résonne avec l’idée que l’écriture peut être à la fois une source de douleur et d’intense satisfaction. Mais tout le monde peut-il s’identifier à cette vision romantique de l’écriture ?
La vérité cachée derrière le plaisir : du travail, encore du travail !
L’idée que l’écriture doit toujours être un plaisir peut parfois être trompeuse, voire dangereuse. Stephen King, maître incontesté du suspense et de l’horreur, rappelle dans « Écriture : Mémoires d’un métier » que le plaisir est souvent le fruit du travail acharné :
« Écrire n’est pas toujours amusant. Parfois, c’est un combat acharné contre le doute et la fatigue. Mais c’est dans cet effort que l’on trouve la magie. »
Chez les Artisans de la Fiction, les auteurs interviewés sont nombreux à partager une vision nuancée du plaisir d’écrire. Certains évoquent les longues heures de travail, les moments d’angoisse face à la page blanche, les doutes constants. Le plaisir ne serait-il pas plutôt la récompense d’une longue lutte contre ses propres limites ?
Une discipline qui transcende le simple plaisir
L’écriture est avant tout une discipline, une rigueur. Carole Martinez l’a d’ailleurs rappelé lors de son interview : « La grammaire, permet de canaliser l’émotion brute en la structurant à travers les mots et les phrases. » Derrière le plaisir d’écrire, il y a l’effort d’organiser ses idées, de travailler son style, de ciseler chaque phrase. Martinez raconte aussi comment l’idée de ses romans naît souvent de ses propres peurs, de ses obsessions, qu’elle transcende par l’écriture. On est loin ici d’un plaisir spontané, immédiat. L’écriture est une bataille, un combat intime avec soi-même.
Certains écrivains préfèrent d’ailleurs parler de satisfaction plutôt que de plaisir. La satisfaction d’avoir affronté le chaos des idées, de les avoir maîtrisées pour en faire un récit cohérent et vivant. Chez les Artisans de la Fiction, certains auteurs évoquent même le plaisir comme une récompense finale, une douce revanche sur les moments de souffrance et de doute.
Doit-on vraiment se faire plaisir ?
La question reste ouverte : l’écriture doit-elle vraiment être un plaisir ? Oui, mais pas un plaisir confortable. C’est un plaisir exigeant, parfois douloureux, un plaisir qui naît de l’engagement et de la persévérance. Carole Martinez rappelle l’importance de l’abandon, de cette forme d’extase créative qui naît dans l’instant de l’écriture. Hemingway, lui, voyait l’écriture comme une épreuve, un acte de courage. King y retrouve une forme de délivrance, de magie née de la confrontation avec ses propres peurs.
En fin de compte, ce que l’on appelle « plaisir » en écriture ressemble davantage à un mélange de passion, de persévérance et de travail acharné. Croire que l’écriture doit toujours être facile et joyeuse, c’est ignorer la complexité et la profondeur de cet art.
Alors, écrivains débutants, ne vous laissez pas piéger par cette illusion : l’écriture est bien plus qu’un simple plaisir. C’est un engagement total, un voyage vers l’inconnu, un défi constant. Et c’est peut-être là que réside le véritable plaisir, celui de la découverte et de la conquête. Un plaisir exigeant, certes, mais ô combien gratifiant.
Conclusion : Écrire n’est pas un loisir, c’est une aventure !
Écrire est tout sauf confortable. C’est un acte de courage, de ténacité, un chemin semé d’embûches. Le plaisir ? Oui, mais c’est celui de se dépasser, de transcender le quotidien. Alors, faut-il écrire pour le plaisir ? Oui, mais à condition de comprendre que ce plaisir ne sera ni facile ni immédiat. Il sera le fruit de l’effort, du doute, de la lutte. Et c’est là toute la beauté de l’écriture.
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