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Créer un personnage récurrent


L’art de la dramaturgie, c’est avant tout l’art de créer des personnages marquants. Attachants ou repoussants, les personnages captent l’attention du lecteur –  et c’est à travers eux que le lecteur vit des histoires, des aventures, et découvre le monde. Le personnage récurrent est un excellent moyen de muscler votre narration. 

Les techniques de création de personnages sont nombreuses, mais parmi elles, la question du personnage récurrent est fascinante !

Qu’est-ce qu’un personnage récurrent ?

Il s’agit d’un terme générique qui désigne plusieurs types de personnages. Un personnage récurrent peut être un personnage « star », le héros d’une série d’histoires, de romans, de films. On peut penser aux grandes figures de l’enquête ou des romans d’action, comme James Bond, le commissaire Maigret ou encore Erlendur Sveinsson (de la série de douze enquêtes de Arnaldur Indridasson) : ce sont des héros récurrents qu’on retrouve à la tête de multiples histoires.

Mais le terme peut aussi désigner un personnage secondaire au rôle fondamental pour le héros (mentor, allié, antagoniste…) et qui revient régulièrement dans l’intrigue au fil des épisodes, des romans.

On peut alors penser à Albus Dumbledore – personnage secondaire dont la présence est non seulement récurrente mais nécessaire dans le développement des sept tomes de « Harry Potter ».

Pensez aussi à Requin (Jaws) ! Le géant aux mâchoires d’acier qu’on retrouve comme antagoniste dans deux films de la série des James Bond (« L’Espion qui m’aimait » et « Moonraker »), ainsi que dans les romans sous le nom Zbigniew Krycsiwiki, et dans de nombreux jeux vidéos :  « Quitte ou double », « GoldenEye 007 », « Nightfire »…  

Quoi qu’il en soit, le personnage récurrent a de l’importance car le lecteur suit ses aventures ou « tombe » sans cesse sur lui. Cette importance est dramaturgique ( = dans le déroulement de l’histoire, des péripéties), mais aussi thématique ou symbolique s’il incarne une valeur particulière dans l’histoire.

Comment faire évoluer ce personnage sur plusieurs histoires ?

Il faut donc traiter la création du personnage récurrent avec une attention toute particulière. Esquisser une silhouette en trois coups de crayon ne suffira pas ! Il faut que le caractère du personnage, sa psychologie, son histoire passée (…) soient suffisamment riches pour alimenter de nombreux épisodes de manière intéressante et émouvante. Et c’est là que le travail sur l’arc peut vraiment vous aider !

Les personnages récurrents ont généralement un passé très chargé (positivement ou négativement). Leurs caractéristiques principales dans l’histoire émanent de ce passé. Lorsqu’on lit les romans de Ian Flemming, on découvre des indices du sombre passé de Requin, de son enfance aux évènements qui l’ont amené à devenir le tueur à gages qu’on connait. Ce passé, c’est celui d’un jeune Polonais à la mâchoire détruite lors d’une descente de police, qui fuit en Suède et trouve de l’aide auprès d’un médecin ancien-nazi (qui lui modèlera sa mâchoire d’acier !).

Ce qui est intéressant à noter, c’est que bien souvent, ce passé n’est révélé au lecteur que par bribes, par flashbacks, et fait rarement l’objet d’une intrigue à part entière. Un personnage récurrent évolue rarement de manière significative dans l’histoire ou les histoires qu’on nous raconte : il a déjà effectué un arc puissant dans un passé, arc plus ou moins connu du spectateur.

Son rôle dans l’histoire n’est pas tant d’évoluer que d’incarner le résultat d’une évolution puissante. Il est une sorte d’exemple ou de repoussoir pour les autres personnages !

Le personnage récurrent : au coeur du réseau de personnages

Cela ne veut pas dire qu’un personnage récurrent ne peut connaitre d’évolution ou n’est pas à l’origine d’un arc transformationnel puissant. Dans de nombreux cas, sa trajectoire suit la forme d’un « arc neutre » (attention, on n’a pas dit « arc plat »). Dans ce type d’arc, le personnage – qui a déjà fait l’expérience d’un arc positif ou négatif plus tôt dans sa vie – aide les autres personnages à développer leurs arcs. C’est une sorte de catalyseur ! Si on reprend l’exemple d’Albus Dumbledore, la fiction de JK Rowling nous donne de très nombreux indices sur le passé glorieux et fascinant du mythique directeur de l’Ecole des Sorciers.

Mais dans l’histoire principale qui nous est racontée, celle d’Harry Potter, le rôle de Dumbledore est de puiser dans ses connaissances, dans ses péripéties passés, dans ses alliances anciennes (i.e dans le résultat de son arc positif !) pour aider et guider le jeune Harry, beaucoup moins expérimenté que lui. Par ailleurs, Albus Dumbledore sert de catalyseur à de nombreux autres personnages de la saga qu’il aide à s’accomplir (Professeur Rogue, Drago Malefoy, Hagrid, etc).

Si vous souhaitez en connaître davantage sur les techniques qui permettent de créer des personnages puissants, aux trajectoires fascinantes, nous vous conseillons de suivre notre stage « L’Arc transformationnel du personnage ». Vous découvrirez, analyserez et créerez – étapes par étapes – des arcs de personnages positifs, négatifs et neutres et découvrirez des techniques pour développer vos personnages sur une intrigue longue. 

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