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Pourquoi écrire ne marche pas du premier coup


Selon Hemingway et Stephen King, il est illusoire de penser qu’écrire puisse « marcher » du premier coup. Les Artisans de la Fiction confirment qu’un premier jet mal fichu est au contraire le point de départ nécessaire pour développer un récit abouti.

Introduction

De Stephen King à Ernest Hemingway, en passant par des auteurs contemporains comme Pete Fromm ou Laure Pécher, tous sont unanimes sur un point : le premier jet d’un roman est voué à l’imperfection. King recommande d’“écrire la première version avec la porte fermée et la réécriture avec la porte ouverte.” Hemingway, plus incisif encore, lançait : « The first draft of anything is shit. » (Le premier jet de n’importe quoi est de la merdre). Dans la même veine, les formations proposées par Les Artisans de la Fiction insistent sur le fait que cette étape est un passage obligé, loin d’être un échec. Examinons pourquoi le premier jet est, presque par essence, « raté», et comment en faire un tremplin indispensable.

1. Le premier jet : un brouillon d’idées et d’émotions

Ernest Hemingway l’affirmait sans fard : « Tout premier jet est de la merde /The first draft of anything is shit. » Cette formule percutante exprime combien ce premier stade est saturé d’imprécisions et de maladresses. Du côté des Artisans de la Fiction, on le définit comme un champ d’exploration où l’on déverse toute sa matière brute : idées, images, personnages. Bref, l’ébauche de tout ce qui fera la substance du roman.

« Vous couchez tout sur le papier… Ça part dans tous les sens, c’est normal. »

Que ce soit dans un roman policier, une œuvre de science-fiction ou un récit littéraire, la première version accumule :

  • Des répétitions non voulues
  • Des digressions incontrôlées
  • Des personnages mal exploités
  • Un style inégal, porté par l’enthousiasme initial

2. L’enthousiasme trompeur et la découverte du “vrai” propos

Stephen King soutient que le premier jet doit être écrit “avec la porte fermée”, c’est-à-dire sans aucune autocensure : tout doit sortir librement, avant de se confronter au jugement d’autrui ou à la relecture. Selon Laure Pécher, c’est un moment d’euphorie :

« Certains manuscrits démarrent merveilleusement, et puis au bout de 70 pages, tout s’effondre. L’auteur n’avait pas encore trouvé ce qui tenait vraiment le livre. »

On comprend dès lors que le premier jet est surtout une exploration. On lance des pistes, on s’enthousiasme… puis on réalise que l’histoire réelle se cache peut-être ailleurs. Hemingway, lui, faisait remarquer qu’on ne saurait découvrir la véritable essence du récit sans prendre le risque d’écrire (et de se tromper) d’abord.

3. Tension entre spontanéité et cohérence

Selon Les Artisans de la Fiction, l’élaboration d’un roman suppose de concilier la spontanéité du premier jet et la cohérence amenée par la réécriture :

« Le premier jet est l’espace où tout peut arriver. La réécriture, c’est le moment où vous hiérarchisez, clarifiez, tranchez. »

Les personnages secondaires peuvent apparaître et s’évanouir sans fil directeur, et le style peut glisser d’un registre à l’autre. Cette hétérogénéité, bien que nécessaire pour laisser émerger la créativité, doit être réorientée lors des étapes ultérieures.

4. Le mythe du “génie spontané”

Certains auteurs, comme Pete Fromm, admettent volontiers réécrire de fond en comble. Hemingway, quant à lui, tournait en dérision l’idée qu’un écrivain puisse produire un chef-d’œuvre du premier coup. Un mythe que Stephen King écarte aussi : “le talent ne suffit pas à faire un texte achevé si l’on ne retouche rien.”

5. L’apprentissage par l’erreur

Autre point crucial : le premier jet mal maîtrisé est un terrain d’apprentissage, loin d’être un “gâchis”. Les Artisans de la Fiction insistent sur la valeur pédagogique de ce moment :

« Quand vous rouvrez votre premier jet après une pause, vous découvrez soudain ce qui manque ou ce qui sonne faux. C’est là que vous pouvez peaufiner. »

Hemingway, toujours pragmatique, comparait parfois l’écriture à la sculpture : il faut dégrossir le bloc de pierre, et l’on n’y parvient pas sans rejeter d’innombrables éclats.

6. Construire la maturité par la réécriture

Lors de la réécriture, on affine l’arc transformationnel, on clarifie la voix narrative, on vérifie la cohérence. Stephen King propose de laisser reposer le premier jet six semaines, avant de revenir dessus “avec la porte ouverte”, c’est-à-dire l’avis critique d’un lectorat restreint mais objectif. Comme le souligne Laure Pécher, cette nouvelle lecture souligne l’inadéquation entre la vision initiale et le résultat brut :

« Un roman, c’est une longue route. Le premier jet indique la destination possible, mais la réécriture trace le chemin réel. »

7. Conseils pratiques pour aborder le premier jet

Sur la base des témoignages de Hemingway, Stephen King, Pete Fromm et Les Artisans de la Fiction, on peut retenir :

  1. Lâchez prise : Démarrez sans craindre la médiocrité ; c’est l’essence du premier jet.
  2. Allez vite : King suggère d’écrire la première version en quelques semaines, pour conserver la cohérence de ton.
  3. Laissez “reposer” : Mettez le texte de côté après le point final.
  4. Acceptez l’imperfection : Embrassez l’idée “the first draft of anything is shit” (Hemingway) et transformez-la en moteur.
  5. Réécrivez avec méthode : Corriger, élaguer, réorganiser, tel est le vrai travail de l’écrivain.

Conclusion : l’échec nécessaire du premier jet

Pourquoi le premier jet est-il inévitablement “mauvais” ? Parce qu’il est avant tout un acte de découverte et de lâcher-prise, un “bac à sable” où l’on expérimente personnages, scènes et émotions. Hemingway rappelait la nécessité d’accepter cette phase imparfaite, King prône l’idée d’une réécriture claire et structurée ensuite, et Pete Fromm illustre qu’il est possible de ne pas tout reconstruire si l’on est attentif aux tics et répétitions. Pour Les Artisans de la Fiction, la conclusion est sans appel : c’est précisément cette imperfection initiale qui rend possible la vraie écriture lors de la révision.

Si vous désirez vous former pour maîtriser les outils de construction narrative et de réécriture, nous vous recommandons les formations suivantes :


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