Gabino Iglesias, auteur, critique littéraire et professeur de creative writing basé à Austin, Texas, se distingue dans le paysage littéraire contemporain grâce à sa fusion unique de genres. Mêlant habilement noir, horreur et réalisme magique, avec une forte influence de la culture latino, Iglesias explore des thématiques telles que la migration, l’identité et les injustices sociales. Son œuvre, souvent décrite comme barrio noir, se caractérise par des récits sombres et poignants qui défient les conventions de genre.
Sa Manière d’Écrire
Iglesias est reconnu pour son style immersif et viscéral, intégrant des passages non traduits d’espagnol et de spanglish. Cette approche donne à ses œuvres une authenticité particulière, permettant aux lecteurs bilingues une expérience de lecture plus riche et offrant une perspective unique aux lecteurs monolingues. Il utilise l’horreur non seulement pour susciter la peur mais aussi pour critiquer les réalités sociales et politiques, abordant des sujets tels que les systèmes de santé défaillants et le racisme.
« La littérature sert à raconter des histoires. Nous avons toujours raconté des histoires, c’est une rivière magique qui traverse l’humanité. Lorsque nous écrivons, nous rejoignons ce fleuve magique de l’histoire et de la narration. »
Son Rapport à l’Horreur Littéraire
L’horreur, pour Iglesias, est un moyen de révéler les vérités inconfortables de notre monde tout en offrant une catharsis. Son œuvre est peuplée de monstres tant réels que figuratifs, naviguant à travers des thèmes de violence, de survie et de rédemption. Il explique :
« La peur est une chose très étrange. Pour moi, la fiction horrifique vise à obtenir une réaction viscérale, qu’il s’agisse de déstabiliser, de retourner l’estomac à cause du niveau de violence, ou simplement de créer une atmosphère d’horreur. »
Son Style d’Enseignement en Creative Writing
En tant que professeur, Iglesias met l’accent sur l’authenticité dans la création littéraire, encourageant ses étudiants à explorer leur propre voix et à briser les conventions. Il insiste sur la discipline, la persévérance et le développement d’une peau épaisse face à la critique et au rejet. Il valorise la diversité des perspectives et des récits, partageant avec ses étudiants sa passion pour la littérature en tant que moyen de compréhension mutuelle et de transformation personnelle.
« J’apprends encore. Nous devons écrire beaucoup de choses qui ne sont pas bonnes. Il faut persévérer, réécrire et lire comme si votre vie en dépendait. Plus vous écrivez et réécrivez, plus vous vous améliorez. »
Influences et Inspirations
Gabino Iglesias s’inspire d’un éventail diversifié d’auteurs et de genres, allant de la littérature latino-américaine au réalisme magique, en passant par les grands noms de l’horreur et du noir. Il cite des influences telles que Stephen King, Cormac McCarthy et Roberto Bolaño, appréciant particulièrement les récits qui défient les attentes et poussent les lecteurs à voir le monde sous un jour différent.
« Je n’étais pas un très bon élève, alors mes professeurs m’envoyaient à la bibliothèque. J’ai découvert Horacio Quiroga, dont les histoires sombres et effrayantes m’ont fasciné. Plus tard, j’ai lu des auteurs comme Stephen King, Richard Laymon, et Bentley Little. »
Conclusion
Gabino Iglesias se distingue par son approche novatrice de la narration, son engagement envers l’authenticité culturelle et linguistique, et son utilisation de l’horreur comme moyen de critique sociale. Son travail et sa passion pour l’enseignement font de lui une figure repère pour les écrivains en devenir. Ses œuvres et son enseignement continuent d’enrichir le paysage littéraire contemporain, poussant les frontières des genres et des conventions narratives.
« Il faut connaître les règles pour savoir comment les enfreindre. Vous devez comprendre les principes de base du genre pour ne pas tromper vos lecteurs. »
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