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Sylvain Prudhomme : Écrire à partir de ses champs d’expériences


Loin des clichés de l’écrivain cloîtré dans sa tour d’ivoire, Sylvain Prudhomme nous invite à une réflexion profonde sur l’importance d’écrire à partir de ses expériences. Dans une interview exclusive, il dévoile sa conception de la littérature, ancrée dans le vécu et le sensible, pour éviter les stéréotypes et capturer la vérité du quotidien.

Sylvain Prudhomme, écrivain contemporain reconnu pour ses récits ancrés dans la réalité (Prix Fémina 2019), souligne l’importance de puiser dans ses expériences pour éviter les stéréotypes et créer une littérature authentique. Dans une interview exclusive accordée aux Artisans de la Fiction, l’auteur met en lumière la nécessité de raconter la vie telle qu’elle est perçue et vécue, plutôt que de se conformer à des modèles narratifs préconçus.

La force des histoires : une nécessité universelle

Pour Sylvain Prudhomme, les histoires sont bien plus que de simples divertissements ; elles sont au cœur de l’expérience humaine. 

« Il n’y a pas de société sans histoire. […] On vit et quelque part, parmi ceux qui vivent, il y a des raconteurs, des raconteurs d’histoires ».

Cette déclaration renforce l’idée que les histoires répondent à un besoin fondamental de l’humanité : celui de donner du sens à nos vies en les partageant.

Une littérature ancrée dans le réel

L’œuvre de Sylvain Prudhomme se distingue par sa capacité à capturer la vérité du quotidien. Contrairement à l’idée que la littérature doit avant tout raconter une histoire linéaire avec un début, un milieu et une fin, Prudhomme insiste sur le fait que la littérature est d’abord un moyen de « formuler des choses traversées, des choses vécues ». Il s’agit de reconnaître dans un livre des moments qui nous parlent de la vie, tels qu’ils sont réellement ressentis, qu’il s’agisse de tristesse, de fatigue ou de deuil.

  L’auteur cite Marguerite Duras, Francis Ponge et Claude Simon comme des influences majeures, chacun pour leur capacité à capturer le sensible, à décrire le monde à partir de sensations réelles plutôt que de constructions abstraites. Prudhomme s’efforce de suivre cette voie, en étant fidèle à la perception directe des choses, sans se laisser influencer par des idées préconçues.

L’importance du vécu pour éviter les clichés

Sylvain Prudhomme est catégorique : écrire à partir d’une expérience personnelle est essentiel pour éviter les stéréotypes et les idées reçues. « Je m’appuie sur du vécu », explique-t-il, insistant sur la nécessité d’une « connaissance intime » des lieux et des personnes qu’il décrit. Selon lui, les auteurs qui n’ont pas une expérience directe de ce qu’ils écrivent risquent de tomber dans les clichés et de produire des œuvres qui manquent d’authenticité.

En ce sens, Prudhomme préfère écrire sur des lieux qu’il connaît bien et des personnages inspirés de personnes qu’il a réellement rencontrées. Il décrit ce processus comme un besoin de visualiser précisément les scènes qu’il décrit, de sentir « chaque coin de table » et d’entendre « le bruit que fait le placard quand on le referme ». 

Cette attention au détail permet à ses récits de rester ancrés dans une réalité tangible, évitant ainsi les généralisations superficielles.

La spontanéité de l’écriture : un processus immersif

Prudhomme accorde une grande importance à la spontanéité dans son processus d’écriture. Plutôt que de suivre un plan rigide, il privilégie le « présent de l’écriture », où les intuitions et les impulsions du moment guident le récit. « C’est au présent que je découvre comment les personnages sentent ces situations », dit-il, soulignant l’importance de se laisser surprendre par le développement naturel de l’histoire.

Cette approche reflète une confiance dans le processus créatif, où l’écriture devient un acte d’exploration et de découverte, plutôt qu’une simple exécution d’un plan préétabli. Pour Prudhomme, l’écriture est une expérience immersive, où le véritable enjeu se situe dans la capacité à suivre ces chemins imprévus, révélateurs de vérités profondes et inattendues.

Les histoires comme révélateurs de vérité

Au-delà des structures narratives traditionnelles, Prudhomme voit dans la littérature un moyen de mettre en lumière des vérités souvent ignorées ou mal comprises. Il cite Francis Ponge, qui trouvait dans les objets du quotidien des révélations profondes sur la vie. Cette capacité à voir au-delà de l’apparence des choses, à saisir l’essence même de ce qui nous entoure, est au cœur de l’approche littéraire de Prudhomme.

C’est cette quête de vérité qui, selon lui, distingue la littérature authentique des récits formatés. « Il faut que les choses soient nécessaires », affirme-t-il, insistant sur l’importance de l’intention derrière chaque mot, chaque image. Pour Prudhomme, la littérature doit avant tout être un acte de vérité, une tentative sincère de capturer la vie telle qu’elle est réellement vécue.

Conclusion

Sylvain Prudhomme nous rappelle que la littérature, loin d’être un simple exercice de style, est avant tout une manière de rendre compte du réel. Écrire à partir de ses champs d’expériences permet non seulement d’éviter les stéréotypes, mais aussi de produire des œuvres qui résonnent profondément avec les lecteurs. À travers son œuvre et ses réflexions, Prudhomme montre que la vérité du vécu est la clé pour créer une littérature authentique, capable de toucher et d’émouvoir.

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