Comment appliquer les règles de la narration littéraire au récit journalistique ?
Jeudi 1er juin 2017, les Artisans de la Fiction interviewaient William Finnegan, journaliste au New Yorker et prix Pulitzer 2016, pour son livre « Jours Barbares », au Musée d’Art Contemporain de Lyon, dans le cadre des 11èmes Assises Internationales du Roman.
Après avoir fait des études de Creative Writing, William Finnegan s’est tournée vers le récit journalistique. Grand reporter au New Yorker, pour qui il couvre la guerre civile au Soudan et l’Afrique du Sud pendant l’Apartheid puis les Balkans et Mogadiscio. Avec Jours Barbares Finnegan signe un premier récit autobiographique, l’histoire d’un jeune garçon passionné de littérature, qui a appris à faire face à l’adversité en pratiquant affrontant l’océan à travers sa pratique du surf.
Né en 1952 à New York, William Finnegan grandit en Californie et se tourne très vite vers l’océan en domptant les vagues du Pacifique et en parcourant le monde pour pratiquer son sport. Sportif, mais aussi amateur de littérature, il devient néanmoins écrivain et reporter de guerre. Il est en effet une grande figure du journalisme américain. Reporter pour le magazine The New Yorker depuis les années 1980, il est l’auteur maintes fois récompensé de reportages sur la politique, la guerre, le crime organisé. Des reportages qui sont pour la plupart le fruit d’une immersion longue, parfois dangereuse et d’une patiente observation. Jours Barbares est son dernier ouvrage, un récit autobiographique pour lequel il a obtenu le prix Pulitzer 2016 dans la catégorie «biographie/autobiographie »
Toutes les vidéos de cette rencontre :
#1 Comment le journalisme américain repose sur la narration ?
#2 Pourquoi passer de la Fiction à la Non Fiction ?
#3 Comment transformer un matériau autobiographique en une véritable histoire ?
# 4 Les défis d’écriture posés par « Jours Barbares »
William Finnegan raconte dans son livre près de cinquante ans de sa vie à parcourir les océans avec le surf pour seule obsession. Il y partage sa propre histoire du surf, à la poursuite des vagues aux quatre coins de la planète, là où l’actualité le portait. Il nous fait voyager dans un petit village de pêcheurs aux Samoa, dans un hôpital à Bangkok alors atteint de la Malaria, au beau milieu d’une île déserte aux Fidji ou encore sur des spots inexplorés à Madagascar. Ce qui grandit au fil des pages est l’ambivalence des sentiments de Finnegan par rapport à sa pratique du surf. Pour Finnegan, le surf n’est pas un sport, c’est un « path », c’est son itinéraire à travers la vie. Avec sa plume distinctive, il apporte au récit de surf une analyse politique et sociale des destinations qu’il visite.
——
Cette rencontre exceptionnelle a eu lieu dans le cadre de l’exposition « Los Angeles, une fiction », du MAC Lyon.